RSE et performance

Penser la RSE comme un vecteur de performance économique pour l’entreprise

Bien que les définitions de la RSE soient légion, il est entendu qu’elle fait référence à la contribution des entreprises au développement durable, c’est-à-dire à l’ensemble des initiatives prises par une société (au-delà de ses obligations juridiques), afin de répondre aux enjeux sociaux, environnementaux ou économiques.

Depuis l’adoption de la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) en 2019, les entreprises françaises se doivent d’intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans leurs décisions stratégiques et dans leur activité au quotidien. Mais une entreprise reste avant tout un acteur économique dont la performance financière ne doit pas être reléguée au second rang.

Là où certains considèrent la RSE comme justification de la légitimité de l’entreprise dans son environnement avec un impact positif sur sa performance et la pérennité de son activité, d’autres évoquent le coût des activités RSE qui induit un désavantage compétitif pour l’entreprise et impacte sa rentabilité. D’autres encore avancent que les coûts de mise en œuvre de la RSE impactent au démarrage la profitabilité de l’entreprise qui, dans un second temps, forte de résultats extra-financiers attestant de sa bonne gestion, séduira les investisseurs. Co-existent aussi les partisans de la théorie de la synergie positive, exposant un cercle vertueux : les résultats financiers engendrés par les conséquences des activités RSE permettant de réinvestir dans de nouvelles actions, et ceux de la théorie de la synergie négative : une faible performance RSE a un impact négatif sur la performance financière, limitant les investissements et dégradant les moyens d’actions. La RSE, bien que représentant un coût pour l’entreprise, doit donc être envisagée comme un outil de performance globale avec des impacts positifs multiples : gains de réputation et de légitimité, contrôle de la concurrence par élévation des standards, meilleure image auprès des consommateurs, outil de gestion des ressources humaines et d’acquisition de talents, meilleure maîtrise des risques et amélioration de l’efficience. Mais soyons pragmatiques.

La RSE permet-elle de réduire les coûts ?

Oui. Les coûts d’exploitations tout d’abord, puisqu’en mettant en place des gestes éco-responsables et en déployant des solutions pour réduire son impact environnemental, l’entreprise peut diminuer ses consommations en eau et en électricité, améliorer les performances énergétiques des locaux, avoir recours à des fournisseurs d’énergies renouvelables, etc. Les frais de fonctionnement peuvent, eux aussi, être impactés : avoir recours des véhicules électriques, diminuer la consommation de papier, ne plus avoir recours à des capsules de café ou à des gobelets jetables, etc. Sans compter sur les économies escomptées quant à un usage plus raisonné des matières premières et à la réduction des gaspillages et déchets.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Dans le cadre du plan France Relance engagé par le gouvernement en septembre 2020, l’ADEME (Agence de la transition écologique) déploie un nouveau dispositif tremplin afin de financer les TPE et PME qui souhaitent orienter leur relance en cohérence avec les enjeux de la transition écologique. Ce dispositif vise à financer des investissements ou des études (acquisition de véhicules électriques, d’équipements de réduction et de gestion des déchets, accompagnement pour des de rénovation des bâtiments, études sur les émissions de gaz à effet de serre, etc.). Renseignez-vous 😉

La RSE permet-elle d’accroître les performances opérationnelles ?

De nouveau, oui. Selon le baromètre CEGOS 2023 sur la RSE, pour 85 % des salariés, la RSE est un enjeu majeur pour les entreprises. Mais seuls 33 % d’entre eux estiment que cet engagement est à la hauteur des grands défis mondiaux actuels. Alors même que l’édition 2022 du baromètre de perception de la RSE publié par le MEDEF annonce que dans les entreprises disposant d’une entité RSE, 83 % des salariés déclarent être confiants dans leur avenir au sein de leur entreprise actuelle, et 77 % indiquent ressentir du plaisir à travailler dans leur entreprise.

La RSE apparaît clairement comme un puissant vecteur d’engagement des collaborateurs, en renforçant le sentiment d’appartenance et donnant du sens au travail. Pour l’entreprise, cela contribue à réduire le turn-over et l’absentéisme, à fidéliser les talents, à booster la productivité des équipes et, in fine, à augmenter les performances opérationnelles et financières.

Selon le baromètre du MEDEF les sujets prioritaires de l’avis des salariés sont les suivants :

La santé et la sécurité au travail

74%

Prioritaire

20%

Important mais pas prioritaire

La qualité de vie au travail

72%

Prioritaire
(femmes 79%)

21%

Important mais pas prioritaire

L’égalité des chances en entreprise

57%

Prioritaire
(femmes 63%)

34%

Important mais pas prioritaire

L’égalité entre les femmes et les hommes en entreprise

58%

Prioritaire
(femmes 70%)

32%

Important mais pas prioritaire

L’éthique

52%

Prioritaire
(femmes 57%)

37%

Important mais pas prioritaire

L’environnement

46%

Prioritaire

41%

Important mais pas prioritaire

L’écologie

51%

Prioritaire

37%

Important mais pas prioritaire

Le recrutement et le maintien dans l’emploi des personnes de plus de 50 ans

48%

Prioritaire

37%

Important mais pas prioritaire

La responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)

35%

Prioritaire

49%

Important mais pas prioritaire

La RSE améliore-t-elle la compétitivité de l’entreprise ?

Là encore, oui. Une stratégie RSE est l’un des moyens permettant à l’entreprise de se démarquer de ses concurrents. En communiquant sur sa politique RSE, l’entreprise :

  • Gagne en notoriété par la valorisation de ses actions et renforce son capital confiance vis à vis de ces clients et autres parties-prenantes
  • Renforce son ancrage et donc son poids dans l’économie locale (achats responsables, circuits courts, économie circulaire, etc.)
  • Fidélise et attire de nouveaux clients soucieux des enjeux du développement durable
  • Attire de nouveaux talents sensibles aux valeurs véhiculées par l’entreprise

Diminution des coûts, optimisation de la productivité, augmentation du chiffre d’affaires : 3 bonnes raisons de mettre en place une démarche RSE.